Le Lycée de Jeunes filles de Casablanca, pas à pas
J'ai franchi cette porte, en tant que 1/2 pensionnaire en Avril 1945, nous arrivions d'Alger, où jusqu'alors j'avais fréquenté un petit pensionnat semi-religieux, et l'immersion fut rapide.
Le cour principale était immense, nous y déambulions, toutes en uniforme, un affreux tablier informe .
La classe de 4°, une trentaine d'élèves, petites filles bien sages en socquettes ( je suis assise au 1er rg, 2ème à partir de la droite ). Nous étudions en sus des disciplines principales, l'anglais ,le latin ,l'espagnol. Activités manuelles : couture et dessin, et sportives: gymnastique, basket .
Comme nous habitions à une quinzaine de kms, nous faisions ma soeur et moi-même le trajet en vélo, de grosses bicyclettes bien solides, et nous ne manquions pas d'appétit au déjeuner !
Ces photos de salles du lycée sont antérieures à ma propre scolarité, mais elles étaient en l'état à mon arrivée. Selon les matières enseignées, les effectifs étaient plus ou moins nombreux.
Classe de 3ème, encore bon nombre d'élèves. C'était l'époque où, détestant les cours de géo et histoire, j'étais volontaire avec une autre pour aller chercher à la bibliothèque les grandes cartes Taride; bien sûr, quand on arrivait l'interrogatoire était terminé, on y échappait ainsi assez souvent. Notez les chaussures à semelles de crêpe, très "in " !
L'amphithéatre de sciences naturelles où trônait "le squelette", qui vécut des aventures grandguignolesques. On était assez sages, mais ça rigolait quand même dans les coins.
1947/1948 - Seconde C, en avant les maths, la physique, la chimie, adieu l'espagnol, mais on continue anglais et latin. Des programmes bien chargés, les rangs s'éclaircissent.
Salle de Travaux Pratiques, où nous découvrions les lois de la physique, les mystères de la chimie ( la magique phtaléine de phénol ! ), les expériences sur le magnétisme avec la limaille de fer et le papier ozalid, les principes de l'électricité mis en pratique avec montage de lampes et
"sautage " de plombs!
1948/1949 : 1ère C - les effectifs s'amenuisent encore. On prépare la 1ère partie du bac.
C'est à ce moment que mes parents décidèrent de me mettre à l'internat, pour que je ne perde plus trop de temps en transport , nous habitions assez loin, et il n'y avait pas de service public. Mais le résultat ne fut pas celui escompté puisque je ratais mon bac ! La honte !
Et voilà les pensionnaires entourant leur Sur Gé et les pionnes. ( ne cherchez pas trop , je suis la + bronzée, au 4ème rg, 3ème à partir de la drte).
Cette salle très accueillante était notre hâvre de détente, le soir et les après-midi sans cours.
On pouvait écouter des disques ( La Mer était notre chanson préférée ), danser maladroitement, papoter, bouquiner ou coudre et tricoter ( pour les accros, dont j'étais déjà ).
Le réfectoire, où la discipline était un peu relachée, on pouvait parler entre nous pendant les repas.Il y avait du personnel pour le service, mais on nous mettait à contribution, à la saison des petits pois, pour venir le mercredi soir les écosser, en vue du repas du jeudi où il n'y avait pas les 1/2 pensionnaires. On prenait cette tâche avec bonhomie, en fait, c'était plutôt sympa !
La cour intérieure était réservée aux pensionnaires, elle desservait aussi l'infirmerie au fond
Et enfin, le dortoir. Chacune sa cabine avec un rideau pour l'intimité de la toilette ( nous étions équipées d'un minimum de sanitaire particulier ), mais qu'il fallait ouvrir pour la nuit.
Le matin, les pionnes veillaient à ce que nous ouvriions complètement nos lits, en déposant draps et couverture sur une chaise dans la travée : pas de " baptème ".
On avait, une fois par semaine, la séance de douche, " la serviette à la main " c'était un peu
"au suivant " !!!
1949/1950 : redoublement de la 1ère C, cette fois c'est la bonne, malgré ma nullité en chimie et en histoire ( repérer la rigolote avec sa frange bouclée, assise, 2ème a partir de la gauche ).
Le Saint des Saints : salle de Physique, avec en vitrine les instruments des plus anciens aux plus modernes. On connaissait déjà la fission de l'atome !
Et voilà les " grosses têtes " de Maths Elem, et surtout leur professeure de Maths, la géniale Mme Morlet, avec qui tout était limpide ! (Me repérer la 1ère à gauche de la photo) Malheureusement la maladie a interrompu mon année, et je n'ai jamais repris les classes ensuite, pour cause de rencontre avec un futur géomètre que j'épousais 2 ans plus tard ...
Séance de basket, où je me révélais une piètre sportive. Ne parlons pas de la corde à noeuds !!
Noua avons eu l'occasion de présenter, pour une fête sportive ou la visite d'un ministre, une grande démonstration, sur une musique classique, de mouvements d'ensemble, avec les élèves de tous les établissements scolaires. Nous portions des tuniques blanches, courtes, à la grecque. Ce fut un moment mémorable.
Et pour finir, la piscine municipale . Nous y allions en famille. L'eau en était renouvelée par les vagues de la mer à marée haute. Equipée d'un grand plongeoir, c'était une véritable piscine olympique, il y avait souvent des démonstrations et des compétitions d'un haut niveau.
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